Marifette's Blog

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les vacances… août 8, 2010

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 12:27
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Il paraît que je reviens de vacance…Je hais ce mot…comme je déteste  « week-end » aussi…

J’ai toujours aimé être à contresens et me voilà légèrement dans le sens du flux cette année…Légèrement car je reviens d’un nord campagnard…avec le ventre en compote à l’idée de remettre, presque replacer de force ma tête dans la prison du salariat, une espèce d’esclavage quotidien…

Ou est mon corps dans tout ce bordel ? Défunt, décédé à la porte du bureau. On ne le sent plus, on l’oublie. Et c’est préférable car si on le sentait, on serait écartelé entre l’envie d’aller courir au soleil et la « nécessité » de rester assise devant un écran plat fixe et hypnotiseur. Ah ce fichu fric pour payer des tas de conneries qui servent à rien qu’à remettre du charbon dans la machine infernale de la vie « moderne »…

Comment faire ? Que faire ?

Comment vivre ? Que décider ? Comment décider ? Comment avoir la force d’y aller ? Aller Ou ? Pourquoi ? Comment savoir que c’est la bonne direction ? Comment apprendre à s’écouter ?

Bougonner, râler, ronchonner, m’opposer, résister, objecter, hurler…je n’y arrive plus depuis longtemps. L’aie-je-jamais fait d’ailleurs ? Et je n’arrive pas non plus à consommer, à acheter, à avoir envie d’objets, de paysages.

Tout s’égalise, que je fasse un pas devant ou un pas sur le côté, que j’aille à l’Est, à l’Ouest ou au Sud, presque tout s’équivaut, tout se vaut, tout se ressemble…J’ai bien peur que la mort se soit emparée de mon corps depuis trop d’années…Orientation faussée, défigurée que mes mains n’arrivent plus à modeler…

Une morbidité lente révélée par un cancer en 2009 et une morbidité qui semble perdurer et prendre des formes variées et russes comme les montagnes. Tendance paresseuse pour  la vie. Elan tué, disparu. Elan vital en deuil. J’ai perdu ma respiration de l’enfance.

 

Le fils

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 12:00
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De ses deux ans et demi, il parle la nuit.

Et parfois très fort, avec une voix rocailleuse de mini toulousain, on dirait qu’il se bat avec les lettres, les syllabes, les mots.

Ça fabrique un étrange langage baragouinant assez beau et qui semble gêner certains habitants de cette grande maison campagnarde. Pourtant ce sont sans doute ses rêves qui se déversent un peu trop fort dans le silence de la nuit…C’est troublant et ravissant à la fois. Je me rendors négligemment  en faisant abstraction du brouhaha des protestations endormies alentours …Do not forget, it is a child…

 

Belles, jeunes, minces, bronzées… novembre 15, 2009

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 2:42
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Ces mots entrecoupés de virgules joliment posées pourraient incarner le nouveau logo d’une société de communication ou la performance tient lieu de fer de lance. Sur ces mots flotte l’odeur d’un libéralisme avéré. Celui qui s’y colle inhale avec des hauts de cœur une idéologie qui fait de la compétition une valeur phare. Bizarrement, on ne parle que de corps, de ce qui a trait au corps. Mais ce corps a soit perdu son contexte ou on lui a retiré avec force et conviction. Il s’agit du corps des femmes « d’un certain âge » ou encore des femmes dans la fleur de l’âge. Des femmes qui s’adonnent avec force et conviction au jeunisme. Un jeunisme multirécidiviste, naïfs, irresponsable vis-à-vis de la notion du temps qui passe et ne reviendra pas. Ces femmes aiment parader, se montrer et refusent de s’exhiber avec leur corps « d’un certain âge ». Des femmes qui redoutent plus que tout de vieillir. Avec une avidité presque dramatique pour la beauté, la jeunesse, la minceur et la peau tannée. Surtout ne pas vieillir, ne donner aucun signe de déclinaison, « être » au top continuellement. Avoir la peau lisse, bronzée, montrer patte blanche. Elles se sont acheté un schéma corporel hors âge à coups de bistouris et d’incrustation de botox et de soumission mammaire. Dans leur tête, c’est la norme des magazines papier brillant qui prime, l’hégémonie des canons américains. Une norme qui nie âges, couleurs, différences. Et cette chirurgie inesthétique donne un air égaré. Les visages se transforment en masques inexpressifs. A force de dissimuler les signes de leur vieillesse, celle-ci ressurgit comme un vieux masque. Finalement, c’est sans doute un manque d’amour propre, un défaut d’attention à soi-même qui fait qu’on finit par préférer s’effacer, se gommer le visage au lieu de le laisser mûrir doucement et merveilleusement avec le temps.

Mutilation du corps, blessure du cœur.

 

Autoroute septembre 24, 2009

Aller droit devant. Sur l’autoroute. Tout est tracé. Presque paramilitaire. Le bitume est enfermé, encerclé de hauts barbelés ou de murs selon les tronçons. C’est le royaume de la conduite automatique. On peut rester en cinquième sur la partie droite de la chaussée pendant des heures durant, imperturbable. On en devient amorphe, endormi.  Cet univers aseptisé coupe toute aspiration à l’initiative.

Des panneaux de signalisations, des bornes indiquent c’est vrai des directions, des aires d’autoroute, des sorties. Différents paragraphes d’un même stéréotype. On vous fait croire que vous avez des choix.  C’est le sectarisme qui règne dans cet univers peu propice à la digression, à la balade. Autoroute, l’un des paravents d’une société de plus en plus libérale ?

Le cerveau est cadré par la radio 107,7, autoroute FM, bien souvent unique média qui capte nationalement ou que l’on soit sur l’autoroute. Enumération par une voie qui se veut la plus mécaniquement humaine des jonctions difficiles, des incidents, des accidents. L’information papillonne

On traverse des paysages comme si on était en dehors d’eux, non concerné, en apesanteur. Des panoramas sans âmes qui vivent.

 

La menthe verte

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 9:48
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J’aime la menthe verte. C’est un pur délice, un pur plaisir, c’est succulent.

J’aime la menthe verte mais alors surtout pas issue de l’agriculture biologique car ce que j’aime par-dessus-tout c’est cette couleur vert pomme, vert de mer, vert bouteille…Selon les marques, les labels, les étiquettes.

Couleur froide, sève universelle qui donne naissance à la vie, symbolise l’espoir.

 

Le tour de France

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 9:47

-« Comment peut-on regarder des gens faire du vélo sur un écran de télévision ? »

Une réflexion que je fais à mon père qui regarde le tour de France….

 

Pas de présent pour Orly juillet 25, 2009

Filed under: Des textes et blablabla... — marifette @ 10:30
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Aéroport d’Orly Sud. Un magasin qui vend des objets pour donner le temps. On les appelle montres, horloges, cadrans, pendules, coucous…Cela fourmille dans notre urbanité moderne qui a soif de repères temporels. Savoir quelle heure il est et spécialement quel temps il fera demain.

Alors le présent disparaît. Ou plutôt, ils ne le ressentent plus. Ils sont éclaboussés par les ricochets du passé et du futur qui interagissent sur leur quotidien.

Dans ce magasin, il y a des montres en plastique aux couleurs bigarrées. Elles reposent élégamment dans de petites niches douillettes créées seulement pour elles. Ils semblent tellement satisfaites d’eux-mêmes ces petits marqueurs de temps. La lumière a été savamment étudiée pour donner envie, donner espoir. C’est un véritable spectacle de montres qui se la jouent libérées et contemporaines dans leur enclos qui suinte le design éconduit.

En attente, les voyageurs traînent dans les allées austères de l’aéroport  et sont instantanément attirés par les néons colorés des vitrines du magasin qui flattent leur impatience toute occidentale.

Et ça marche !  Les gens entrent, regardent, comparent, essayent. Ils parent leur avant-bras d’une menotte au temps. Contrôle d’eux-mêmes, contrôle des autres.

Il y a l’aversion de l’ennui, il y a l’horreur de l’inactivité, il y a la lassitude de l’attente. Tous ces ressentis stimulent la déambulation fatidique qui les fera faire le premier pas vers un objet de consommation qui se révèlera au fils des années un enchaînement au temps.

Pour certain, ça a à voir avec le raffinement de l’occident. Le bel objet, le presque bijou.  De l’autre côté de la forêt, on dira que ça a à voir avec l’impitoyable société policé qui s’est construite là ou l’on a osé couper les arbres. Cette société qui pilote au radar certains êtres devenus si peu humains.

Enchaînement au temps qui passe, au temps qu’il fait. Difficile de goûter cette lassitude langoureuse, cet ennui qui semble infini quand on a choisi l’activité. L’activité sans relâche, celle qui évite de penser, de réfléchir, de se poser.

Après le « quelle heure est-il? ». On s’avachit sur le canapé en Skye et on regarde la météo sur France télévision en mangeant des esquimaux glacés leader Price.