Il paraît que je reviens de vacance…Je hais ce mot…comme je déteste « week-end » aussi…
J’ai toujours aimé être à contresens et me voilà légèrement dans le sens du flux cette année…Légèrement car je reviens d’un nord campagnard…avec le ventre en compote à l’idée de remettre, presque replacer de force ma tête dans la prison du salariat, une espèce d’esclavage quotidien…
Ou est mon corps dans tout ce bordel ? Défunt, décédé à la porte du bureau. On ne le sent plus, on l’oublie. Et c’est préférable car si on le sentait, on serait écartelé entre l’envie d’aller courir au soleil et la « nécessité » de rester assise devant un écran plat fixe et hypnotiseur. Ah ce fichu fric pour payer des tas de conneries qui servent à rien qu’à remettre du charbon dans la machine infernale de la vie « moderne »…
Comment faire ? Que faire ?
Comment vivre ? Que décider ? Comment décider ? Comment avoir la force d’y aller ? Aller Ou ? Pourquoi ? Comment savoir que c’est la bonne direction ? Comment apprendre à s’écouter ?
Bougonner, râler, ronchonner, m’opposer, résister, objecter, hurler…je n’y arrive plus depuis longtemps. L’aie-je-jamais fait d’ailleurs ? Et je n’arrive pas non plus à consommer, à acheter, à avoir envie d’objets, de paysages.
Tout s’égalise, que je fasse un pas devant ou un pas sur le côté, que j’aille à l’Est, à l’Ouest ou au Sud, presque tout s’équivaut, tout se vaut, tout se ressemble…J’ai bien peur que la mort se soit emparée de mon corps depuis trop d’années…Orientation faussée, défigurée que mes mains n’arrivent plus à modeler…
Une morbidité lente révélée par un cancer en 2009 et une morbidité qui semble perdurer et prendre des formes variées et russes comme les montagnes. Tendance paresseuse pour la vie. Elan tué, disparu. Elan vital en deuil. J’ai perdu ma respiration de l’enfance.